Leaderships entrecroisés

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En éducation, il faut avoir l’humilité d’accepter que nous ayons tous nos limites. Peu importe combien nous sommes intelligents, créatifs, expérimentés ou connaissants, une chose demeure : nous le sommes moins que la somme des ces mêmes attributs présents chez tous les professionnels qui travaillent dans notre milieu scolaire.

Ce que j’appellerais le leadership collectif permet, en outre, d’accéder à des niveaux supérieurs de leadership scolaire de deux façons :

  1. Par la complémentarité des forces, alors que d’autres ont des qualités que nous n’avons pas. Tous les leaders deviennent, en s’unissant, des êtres plus complets susceptibles d’avoir un meilleur ascendant sur la communauté scolaire.
  2. Par la multiplication des forces en présences qui se font plus intenses et mieux concentrées dans un milieu. Si plusieurs ont ces mêmes qualités et qu’ils les mettent en œuvre de façon conciliée, le milieu se voit inévitablement bombardé d’énergie positive et d’idées nouvelles. N’est-ce pas ce qui manque dans nos écoles à l’heure actuelle?

Parce que nous sommes essentiellement des êtres limités, au sens où, bien que nous évoluions, il n’en demeure pas moins que nous rencontrons rapidement nos limites. Cependant, lorsque des leaders s’unissent, cette évolution se voit décuplée alors que ledit leadership est partagé et délégué.

D’où l’importance pour les cadres scolaires de permettre aux enseignants, aux directeurs ainsi qu’aux parents et aux élèves d’exercer leur propre leadership. Cette humilité de réaliser que nous sommes plus fort tous ensemble est un réel antidote à cette présomption qui afflige souvent les directions d’école. Malheureusement, il y en aura toujours qui se sentiront menacés par le leadership des autres autour d’eux. Grâce à leur pouvoir, ils savent museler leurs collègues qui pourraient être de réelles forces motrices dans leur milieu.

Voyez le mélange toxique animant certains milieux scolaires: des directions suffisantes, qui croient qu’en eux résident toutes les potentialités d’une école, qui se sentent menacés par le leadership de leurs collègues et, de surcroit, qui ne sont pas engagés eux-mêmes dans une démarche de formation continue. Inquiétant.

Au risque de le répéter, le leadership n’est pas la chasse gardée de la direction. Il doit être favorisé, partagé, ouvert, concilié et planifié si on souhaite qu’il ait un réel effet dans notre milieu scolaire. Bien souvent, lorsqu’on critique le manque de leadership des personnes placés sous sa responsabilité, peut-être est-ce le triste reflet du nôtre?

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