REFER l’empreinte professionnelle

Impression

En visite à la quatrième édition du Rendez-vous des écoles francophones en réseau (REFER) à Québec, je dois vous avouer qu’il y a quelques petites perles à partager !

En effet, il y a quelques jours, je publiais un texte qui a fait réagir le milieu scolaire : les profs enseigneraient comme on leur a enseigné lorsqu’ils étaient eux-mêmes à l’école. Un ancien collègue de direction a d’ailleurs saisi l’occasion pour m’informer avoir entendu ceci lors d’une formation il y a quelques années : « Un prof, c’est un élève qui a changé de bord ! » Voilà qui est révélateur, non ?

Pourtant, je suis au REFER depuis tôt ce matin. J’y rencontre plein d’enseignants allumés qui parlent de créativité en pédagogie. Oui, les deux termes sont compatibles ! Et je dirais même plus : dans toutes les discussions que j’ai eues avec les congressistes, il a été question de collaboration. Autrement dit, on décloisonne la pédagogie en collaborant et en pensant à l’extérieur des cadres habituels dans lesquels nous menons le quotidien éducatif des élèves qui nous sont confiés ! Je serais même porté de prétendre que la créativité et la collaboration, du moins en pédagogie, vont de pair. Rien de moins. Il semble impossible d’aborder l’un sans l’autre !

Effectivement, au 21e siècle, il semble essentiel de sortir de son silo pour aller à la rencontre des autres enseignants afin d’explorer de nouvelles approches pédagogiques. Il semble illusoire de créer en pédagogie en étant seul dans son coin. Avec l’invasion des outils technologiques combinée à celle des médias sociaux, de nouveaux moyens s’offrent à nous et les possibilités pédagogiques sont décuplées. Devant ce vaste univers, choisir de demeurer seul et isolé est aussi déplorable qu’effrayant, car cela risque fort de conduire l’enseignant lentement vers un trou noir, pour y être complètement aspiré. Le plus effrayant est certainement le statu quo dans un monde en mouvement, non ?

Pour sa part, le REFER contribue à défaire cette culture traditionnelle en enseignement pour instiller un vent de changement. Il aide à défaire cette vieille empreinte tenace pour en implanter une nouvelle plus flexible et mieux ancrée dans le siècle actuel. En ce sens, il contribue à REFER l’empreinte professionnelle des enseignants.

Les compétences du 21e siècle

Le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx a, encore une fois, su séduire son auditoire enseignant. Pour ma part, j’ai retenu une chose de son discours : il a abordé la question des compétences du 21e siècle. Eh bien, je ne pensais jamais entendre ceci de la bouche d’un ministre ! Cela démontre qu’il est d’avant-garde et qu’il maitrise bien ses dossiers. J’oserais même dire qu’il est plus à l’avant-garde d’un bon nombre d’enseignants, de directeurs, de syndicats, de bureaucrates et de politiciens !

Le ministre dit vouloir rassembler des enseignants allumés pour jaser de la place des technologies en éducation. Présent ! On est rendu là depuis un bout et il est temps qu’on en parle sérieusement. Bravo pour l’initiative !

La est également bien installée : 9 élèves en mode création en direct. Une imprimante 3D roule sans arrêt. Un drone prêt à voler ! Des launch pads, des ordinateurs, des caméras 4K, etc. Quelle est la réaction des enseignants ? Il y a de l’émerveillement, de l’étonnement, mais c’est surtout la phrase suivante qui sort de leur bouche : « on n’avait pas ça quand on allait à l’école ! »

Sommes-nous en train de briser le réflexe culturel lié à l’empreinte professionnelle en enseignement ? Probablement. Ce genre de commentaire nous laisse croire que nous sommes effectivement sur la bonne piste !

 

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